Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, Dramaturge et Poète français né le 27 mars 1797 à Loches, Indre-et-Loire, et mort à Paris le 17 septembre 1863.
Biographie
Alfred de Vigny naît à Loches mais est éduqué à Paris. Sa famille, d'origine noble, vit dans la nostalgie de l'ancien régime et dans le mépris de l'Empire et de ses parvenus. Lors de son séjour à la pension Hix, où l'on se moque des ascendances nobles d'Alfred, l'enfant renforcera sa conviction que les nobles sont les parias des temps modernes.
Il prépare polytechnique car, bien que méprisant l'Empire, son père lui a inculqué le culte des armes et de l'honneur. Et la restauration fait de lui un sous-lieutenant des Compagnies rouges. Cependant, sa carrière militaire n'est pas exaltante : il escorte Louis XVIII lors de sa fuite, et lors de la guerre d'Espagne, il demeure en garnison.
Cependant, de 1816 à 1825 (date de son congé de l'armée), Alfred mène une activité littéraire : il lit la Bible, mme de Staël, Chateaubriand, De Maistre, Byron. Il devient ami de Victor Hugo et publie en 1822 un recueil de poésie, anonymement. Et son aventure espagnole est pour lui l'occasion de composer Eloa, épopée très bien accueillie. En 1826, il s'installe à Paris avec sa femme et publie Les poèmes antiques et modernes et Cinq-Mars. Puis il s'essaye au théâtre et publie une adaption en vers de l'Otello de Shakespeare en 1829. Après la déception de La Maréchale d'Ancre (1831), il confirme avec Chatterton (1835).
La révolution de 1830 et la veulerie du Roi qui abandonne ses partisans le fait évoluer vers le christianisme social de Lamennais, et vers le saint-simonisme : peu à peu, il devient républicain.
Son oeuvre devient plus philosophique : il s'intéresse aux parias de la société moderne : le poète dans Stello (1832), le soldat dans Servitude et Grandeur militaires (1835). Dans Daphné, il aborde des questions religieuses.
Mais avec la mort de sa mère, sa brouille avec d'anciens amis et sa relation tumultueuse avec Marie Dorval, Alfred devient de plus en plus pessimiste. À Paris, isolé, il écrit ses plus grand poèmes : La Mort du loup (1838), La Colère de Samson (1839), Le Mont des oliviers (1839). Mais peu à peu, il s'attire à lui de jeunes écrivains et est élu à l'Académie en 1845.
Cependant, son échec à la députation de Charente en 1838 le fait retomber dans le pessimisme. Il se retire pour soigner sa femme jusqu'en 1853 ; puis il revient à Paris et continue d'écrire, solitaire, jusqu'à ce que son cancer de l'estomac ait eu raison de lui. Son recueil Les destinées est publié postumement en 1864.
Son oeuvre
Nul autre, parmi les romantiques, n'est aussi personnel que Vigny : dans la plupart de ses poèmes, il exprime un "
moi" hautain et jaloux. Cependant, il se met rarement en scène : Il est tantôt
Moïse, tantôt
Samson, tantôt
Jésus même (
cf. le Mont des Oliviers), et ses plus belles pièces se présentent presque toutes comme des symboles; à l'expression de ses sentiments, il donne, en les détachant pour ainsi dire de sa personnalité, une valeur et une portée générales. La solitude, à laquelle condamnent le génie, l'indifférence des hommes, la trahison de la femme (
cf. sa relation avec Marie Dorval), l'impassibilité de la
Nature et le silence de la
Divinité en présence de nos maux, la résignation stoïque qu'il convient de leur opposer, telles sont les idées maîtresses de ce poète philosophe.
On le dit souvent artiste laborieux et chagrin, l'invention verbale lui manquerait, et la veine, et le souffle. Il n'a fait, d'ailleurs, en tout, qu'une quarantaine de morceaux dont on a pu dire que beaucoup sont obscurs, entortillés. Dix ou douze seulement mériteraient de survivre, comme Moïse, la Bouteille à la mer, la Mort du loup, la Maison du berger, le Mont des Oliviers, la Colère de Samson, etc. Mais ceux-là valent ce que la poésie française a produit de plus beau.
OEuvres
- Le Bal (1820)
- Poèmes (1822)
- Éloa, ou La soeur des anges (1824)
- Poèmes antiques et modernes (1826)
- Cinq-Mars (1826)
- La maréchale d'Ancre (1831)
- Stello (1832)
- Quitte pour la peur (1833)
- Servitude et grandeur militaires (1835)
- Chatterton (1835)
- Les Destinées (1864)
- Journal d'un poète (1867)
- OEuvres complètes (1883-1885)
- Daphné (1912)
Notes et références de l'article
- Nouveau Larousse illustré, 1898-1907, une publication dans le domaine public.
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
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